Aéroclub du Berry

Constitué en 1909, sur l’initiative du Prince Pierre d’Arenberg, l’Aéro-Club du Berry dès cette époque se proposait d’instituer dans notre région une active propagande en faveur des ailes naissantes.
Son premier meeting donné en 1910, montra à nos compatriotes que l’avion n’était plus une chimère, leur démontra qu’une nouvelle locomotion allait rapidement s’imposer avec laquelle il faudrait compter.
Pendant plusieurs année, l’activité aéronautique du Cher va se concentrer autour d’Avord en préparation de la  » Grande Guerre  » puis pour la guerre elle-même. L’Aéro-Club du Berry surgira de ce conflit pour reprendre ses activités, mais sans le support de l’Automobile Club du Centre. L’association va donc devoir maintenant  » voler  » de ses propres ailes mais avec le même enthousiasme et le même soutien des notables, des personnalités influentes et des convaincus de l’aviation. Au lendemain de la Grande Guerre, tous étaient plus ou moins incités à faire quelque chose pour l’aviation. L’Aéro-Club du Berry reconstitué à l’appel de Henri Hervet pilote de guerre et Président, avait organisé en 1922 le meeting de Montifaut qui avait reçu la visite par la voie des airs de Monsieur Laurent-Eynac alors sous secrétaire d’Etat à l’aviation..


Fort de cet honneur et conscient de l’importance de l’action entreprise, l’Aéro-Club après avoir organisé plusieurs conférences et ce meeting notoire de 1922 définissait ainsi ce qui constituait pour lui un programme.

Nous souhaiterions que l’avenir nous permit d’installer aux portes de notre ville un terrain d’aviation aménagé qui pût servir d’escale lorsque des liaisons aériennes fonctionneront régulièrement à l’intérieur du pays, qui pût aussi recevoir un jour les avions du tourisme lorsque les perfectionnements actuellement à l’étude en permettront l’usage courant


Ainsi notre club persistait à vouloir faire de notre cité un centre aéronautique important Cette idée originale mais crédible est lancée et sans tarder l’Aéro-Club du Berry se fixe deux objectifs ô combien ambitieux : créer un aéroport à Bourges puis en faire un pont aérien.

Les français et les américains se passionnent de part et d’autre de l’Atlantique pour ces machines nouvelles que sont les avions. Les journaux locaux comme  » Le journal du Cher  » qui ne possède que 3 ou 4 pages publie régulièrement des articles ou des entrefilets sur les exploits de ces nouveaux héros que sont désormais les aviateurs.

Ainsi, en 1908, la bataille franco-américaine bat son plein ente le français Farman et Wilbur Wright. Au début du mois d’octobre Henri Farman est à Châlons-sur-Marne acclamé par 4000 personnes, il tente de battre un record, le Prix de la Commission d’Aviation, mais après un bel envol, les fils de suspension de son radiateur se brisent et le pilote du atterrir. Dans le même temps, Wilbur Wright est au Mans,  » il bat un record de déceptions « , car devant 20 000 personnes, son moteur n’étant pas au point, il ne prendra pas l’air.

C’est dans cet esprit de compétition, de curiosité et d’une technique nouvelle, que va se dérouler à Bourges un premier grand meeting, il deviendra pour les spécialistes locaux, un mythe fondateur dans l’esprit de la population berrichonne.

La base d’Avord naît en 1912 et se développe de manière considérable à partir de 1914.L’aéroport de Bourges est créé en 1928 et comme il manque de l’argent pour cette opération alors coûteuse et aléatoire, c’est l’Aéroclub qui organise une souscription afin de trouver l’argent nécessaire à l’achat des terrains au carroir de Saint Florent, à la sortie sud de Bourges, au nivellement du terrain et à la construction de plusieurs hangars pour l’école Hanriot qui s’installe.

Alors que l’usine Hanriot se développe, change de nom, est nationalisée (SNCAC), l’Aéroclub du Berry compte une section « avion populaire » en 1937 qui doit disparaître le 1 er juillet 1939. Après la guerre, l’aéroclub de Bourges se développe, de nombreux employés de l’usine de la rue Le Brix se lancent dans le pilotage de petits avions et plus tard des planeurs.C’est ainsi que Gérard Bigrat, ancien pistar s’occupe des avions tout comme Roger Prat, qui fut un des pionniers du vol à voile, suivi ensuite par Guy Carré.

L’aéroclub fonctionne toujours, avec de temps à autre quelques difficultés, mais les nombreux jeunes qui apprennent à voler sont le réconfort des dirigeants.

La vente du terrain et la reconstruction

En décembre 2006, le terrain sur lequel était situé un ensemble de bâtiments de l’Aéro club appartenant à la Ville de Bourges, il fut décidé après de nombreuses tractations, que le terrain serait vendu pour 1 Euro symbolique à l’Aéroclub par la ville.Ceci permettrait en particulier à l’Aéroclub de procéder à la réhabilitation progressive de tous les hangars.Aussi, le fait de posséder le terrain doit permettre à l’Aéroclub d’obtenir des emprunts pour effectuer les travaux.

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